Gerry a été adopté en Inde par des parents suisses. Il a entrepris un voyage à vélo vers son orphelinat d’origine à Bombay et il a poursuivi le voyage bien au delà, pendant trois ans et demi. Depuis, il est devenu un artiste de rue, un photographe et un inventeur mécanique, poétique et atypique.

Un Zébulon comme on les aime, qui avait répondu aux questions d’EFA pour la revue Accueil en 2016, que nous republions ci-dessous.

Dans un premier article, le Dr Odile Baubin, médecin pédiatre référent d’Enfants en recherche de famille, nous exposait la réflexion à mener dans la prise en compte des problèmes de santé dans le projet d’adoption d’un enfant jeune. Mais comment sont interrogés santé et projet d’adoption d’un enfant grand ? La santé de l’enfant grand peut aussi entrer en compte dans un projet d’adoption et la complémentarité des professionnels devrait pouvoir éclairer ces situations particulières.

adoption et handicap

Pour notre troisième enfant, nous nous sommes orientés vers l’adoption. Nous ne ressentions pas le besoin d’une filiation biologique. Dans le cadre de la procédure d’agrément, nous avons cheminé vers l’adoption d’un enfant dit « à besoins spécifiques ».

Un jour, un mail d’ERF : une petite fille à besoins spécifiques de 2 ans, trois mois d’écart avec notre fils aîné, mais tellement handicapée qu’elle sera vraiment sa « petite » sœur. C’est ce qu’on nous dit. Une situation d’urgence. Super ! Vite, il faut tout préparer, prévenir tout le monde ! Bon, l’urgence, l’urgence…

rayon de soleil

Déjà parents de deux enfants adoptés (un garçon originaire de Russie et une fille née France), nous souhaitions encore agrandir notre famille en accueillant un autre enfant pupille de l’État, dit « à besoins spécifiques ». Muni d’un nouvel agrément, nous avons à nouveau sonné aux portes des associations, en ciblant notre projet : un enfant sans handicap majeur mais avec des points d’interrogation.

Sollicités en tant que référents ERF par des postulants pour les accompagner dans leur projet vers un ou des enfants à besoins spécifiques, il arrive que nous ayons du mal à les rencontrer : « Vous comprenez, on a un travail très prenant » ; « Ce n’est pas facile de se libérer » ; « Notre emploi du temps est très serré ». Bien sûr ! Qui ne le comprendrait pas ? Nos existences sont souvent bien remplies. Ces premiers contacts avec certains postulants peuvent interroger la démarche qu’ils entreprennent. Ils sont aussi une porte ouverte pour les aider à mûrir leur projet, car là s’impose d’emblée la question de la disponibilité parentale.

Du projet d’adopter un ou deux enfants, avec ou sans besoins spécifiques, à l’arrivée de leur petite fille, pupille de l’État, porteuse d’une maladie génétique, avec une part d’incertitude.

Une recherche menée de 2011 à 2014 décrit le devenir des enfants placés, avant l’âge de 4 ans, dans un établissement de l’Aide sociale à l’enfance. Les constats sur leur évolution à long terme montrent, pour une partie importante de ceux-ci, une vulnérabilité personnelle et sociale très forte.

Les délais d’attente dans l’adoption sont longs, et bien que ce soit souvent difficile à vivre, ces temps permettent aussi la réflexion au sein du couple, et peuvent amener à mûrir le projet en cours et le faire évoluer vers un enfant à besoins spécifiques. Ce fut le cas de ce couple.

EFA Bas-Rhin (EFA 67) vous propose, le 23 novembre à Strasbourg, une conférence et un atelier sur les enfants pupilles de l’État qui vous permettra de mieux connaître leur réalité et celle de leur accompagnement par le Conseil de famille.