Adopter un enfant avec une déficience auditive

Les parents de Louise, qui présente une déficience auditive, nous parlent de son arrivée à la maison, de l’enthousiasme de toute la fratrie, de l’acceptation du handicap de Louise et de sa prise en charge.

L’arrivée de Louise : un grand événement pour toute la famille !

Après une phase d’excitation et de préparation (aménager une nouvelle chambre, préparer des vêtements, des jouets, etc.), son arrivée parmi nous n’a pas occasionné de séisme, de remise en cause ou d’inquiétudes auxquels nous nous attendions plus ou moins : tout s’est passé très sereinement, en grande partie grâce au comportement de Louise qui semble avoir vécu les différents changements (nouvelle famille, nouvelle maison…) sans problème. Dès les premiers jours, elle a bien dormi, bien mangé, allant de l’avant, jouant et distribuant volontiers ses sourires. Sans le montrer, elle devait cependant vivre une phase d’observation, avec complaisance mais retenue : le premier fou rire n’est arrivé que deux mois plus tard, les câlins aussi étaient plus courts, elle ne laissait pas aller contre nous autant qu’aujourd’hui.

Les frères et soeurs

Avec ses frères et sœurs, le courant est passé tout de suite : il y avait des disputes pour savoir qui serait à côté d’elle dans la voiture, qui allait tenir la poussette, qui allait attirer son attention !

Depuis, ils se sont un peu calmés mais il ne faudrait pas faire de mal à leur petite sœur ! Ils sont en admiration devant elle et se montrent très protecteurs. Ils disent aussi très souvent que nous avons beaucoup de chance de l’avoir.

L’acceptation du handicap

Sa déficience auditive n’a absolument pas été difficile à accepter car nous nous étions préparés à quelque chose de plus lourd, de plus grave. Louise est malentendante et non sourde profonde : grâce aux prothèses auditives (elle a eu la chance d’être appareillée très tôt) et une aide orthophonique, l’acquisition du langage ne devrait pas être trop perturbée. Certes, au début, nous nous posions des questions mais nous avons été rassurés par les professionnels. Le comportement de Louise, avec qui nous communiquions sans problème, était aussi rassurant. Nous n’avons pas d’angoisse à le gérer car nous en avons compris les tenants et les aboutissants et sommes confiants pour son avenir.

La méconnaissance génère des angoisses ou entretient des idées reçues

Comprendre et savoir comment gérer une déficience auditive est rassurant : nous nous sommes rendus compte – par des proches qui n’osaient même pas nous questionner – que la méconnaissance génère des angoisses ou entretient des idées reçues souvent infondées. Il faut dire que naître malentendant aujourd’hui est moins compliqué qu’il y a trente ans : les problèmes de surdité sont désormais connus, dépistés et une rééducation performante est proposée, ce qui n’était pas le cas avant quand ces personnes vivaient recluses, faute d’aide adaptée.

Pourquoi l’acceptons-nous si bien ? Sans doute parce que notre conception de la vie est telle que tout être qui a la malchance de souffrir d’une maladie ou d’un handicap a une égale place dans la société et que ceux qui sont bien portants ont le devoir de tout mettre en œuvre pour que la vie de ces personnes soit la plus normale et agréable possible.

Sa prise en charge

Louise est suivie tous les trois mois par un neuropédiatre du CAMPS, suit une rééducation orthophonique une fois par semaine. Elle voit l’ORL – spécialiste des problèmes de surdité et de déficience auditive des enfants – pour affiner son audiogramme environ tous les trois mois et par un audioprothésiste pour les réglages et l’entretien de ses appareils. Cette prise en charge ne nous paraît pas lourde mais il est vrai qu’étant mère au foyer, je suis disponible pour l’accompagner aux différents rendez-vous. J’apprends aussi la Langue des Signes Française : c’est un « plus » pour Louise lorsqu’elle ne porte pas ses prothèses (au réveil, dans le bain, en voiture, à la plage, en milieu bruyant…) mais ce n’est pas indispensable car elle parlera. J’ai cependant remarqué qu’étant donné son jeune âge, les signes ont facilité la communication entre elle et nous. L’orthophoniste m’apprend aussi le L.P.C. : Langage Parlé Complété : il s’agit d’un codage des syllabes par des positions de la main près du visage pour aider à la différenciation des sons.

Merci à la famille de Louise pour ce témoignage