Jouer dehors : un soutien développemental exceptionnel !
Avec la rentrée scolaire, voici revenues les inquiétudes sur les apprentissages, sur l’intégration scolaire de nos enfants, les contraintes, les « dépêche-toi ! »… Or, jouer, jouer dehors, librement, est une source infinie d’apprentissages.
À ERF, nous y sommes sensibles : nombreux sont les enfants pour lesquels notre service est sollicité, qui rencontrent des difficultés cognitives, d’apprentissage, de concentration, qui ont besoin de contact avec la nature et de bouger !
Yapaka consacre au « jouer dehors » une série passionnante d’entretiens avec Marie Masson, psychologue et formatrice au Fraje. En quelques minutes, elle nous explique en quoi jouer dehors favorise les apprentissages, mais aussi l’autonomie, la concentration, le développement sensori-moteur.
Alors, si on laissait les enfants jouer dehors ?
En quoi jouer dehors favorise l’apprentissage des compétences cognitives de l’enfant ?
Un terrain d’exploration et d’expérimentations inépuisable
Le dehors est un terrain d’exploration et d’expérimentations inépuisable, c’est un véritable laboratoire pour les enfants. Lorsque les enfants sont encouragés à jouer dehors, à explorer, ils développent toute une série d’apprentissages, formels et informels, qui favorisent leurs compétences sociales, motrices mais aussi les apprentissages scolaires. Quand un enfant joue avec le sable, fait une cabane, observe les insectes, sans s’en rendre compte, il fait des hypothèses explicatives sur les questions qu’il se pose, il fait des essais-erreurs et construit ainsi petit à petit sa pensée.
Mobiliser son corps, c’est mettre ses pensées en mouvement
Quand il joue, l’enfant apprend mieux car mobiliser son corps, c’est mettre ses pensées en mouvement. Le plaisir permet de favoriser la mémorisation, la curiosité, l’envie d’apprendre. Quand un enfant est plongé dans le milieu, qu’il est actif, il agit sur l’environnement, affine son raisonnement…
Jouer dehors, un chemin bénéfique pour l’enfant plus agité
Bouger caractérise le monde de l’enfance. Pour grandir, se concentrer, l’enfant mobilise sa motricité. L’agitation de l’enfant est toujours à considérer comme un signal qui appelle a minima à faire une pause, à s’aérer, à jouer pour tout enfant et particulièrement pour l’enfant plus agité ou hyperactif. Or, un environnement trop contraignant qui empêche l’enfant de bouger, les écrans, la course de la vie, la pression aux apprentissages, la sur-stimulation sont autant de facteurs présents dans le quotidien de l’enfant. Revivifier le dehors, le jeu, la sieste sont autant de pistes pour organiser des conditions d’éducation bénéfiques à tout enfant.
En quoi l’activité en extérieur soutient le développement de l’enfant ?
Un terrain d’expériences sensori-motrices
Le dehors est un terrain d’expériences sensori-motrices inépuisables pour l’enfant, il y vit moins de contraintes, de règles et peut y faire tellement de choses : sauter, courir, crier, s’émerveiller, observer…. Il va y faire des expériences qui connectent son cœur, son corps et son esprit. Il y fait des apprentissages sur lui et sur le monde et développe sa curiosité, son envie de savoir et donc d’apprendre. Il expérimente l’autonomie, la débrouillardise face aux obstacles, aux challenges offerts par le dehors.
Favoriser le jeu libre
Le dehors favorise chez les enfants le jeu libre, une belle occasion de créer, imaginer, rêver et développer leurs capacités cognitives, sociales, motrices, s’ouvrir aux autres et vivre des moments hors d’une certaine compétition qu’ils peuvent éprouver à l’école.
Le plein air, un terrain d’expérimentation motrice et sensorielle riche pour l’enfant
Le besoin d’expérimenter dans son corps
Avant de pouvoir acquérir la capacité d’écriture, de lecture, l’enfant a besoin d’expérimenter dans son corps toutes les notions telles qu’au-dessus, en dessous, la latéralité… Egalement, son cerveau doit arriver à une certaine maturité pour que le contrôle de chacun de ses muscles soit opérationnel, sa motricité s’affinant avec l’âge et ses expériences corporelles. L’enfant petit a donc infiniment besoin de pouvoir être dehors pour mettre tout son corps en mouvement et être en lien avec tous les éprouvés sensori-moteurs.
Développer ses capacités motrices
Mais être dehors permet à tout âge de pouvoir développer ses capacités motrices telles que l’agilité, la force, l’équilibre… C’est en étant à l’extérieur que l’enfant affine sa connaissance du monde, qu’il met en mouvement tous ses sens. Il goûte, sent, manipule et prend le temps d’observer, prémisse de ses capacités d’attention nécessaire pour les apprentissages scolaires.
À voir aussi
D’autres entretiens avec Marie Masson sur la thématique du « jouer dehors » sont disponibles sur le site de Yapaka
À lire
- Marie Masson, Le dehors, un terreau fertile pour grandir, Yapaka, coll. Temps d’arrêt, 2022 – téléchargeable
- Accueil n° 194, « À vous de jouer ! », mars 2020
Lorsque l’enfant arrive, les parents sont souvent déconcertés par ses réactions face au jeu : difficulté à capter son attention, refus de contacts ou des règles du jeu, réactions de fuite, incompréhension, incapacité à participer à une activité qui semble adaptée… Or le jeu est indispensable à la vie : Il mime les situations de la vie réelle, permet les succès et les échecs, apprend à entrer en relation, développe l’imagination et la créativité… Comment s’adapter au rythme de l’enfant et utiliser ses capacités à jouer pour favoriser la création du lien et la notion de plaisir ? Comment entrer dans le jeu ?